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En Bulgarie, une course de vitesse pour sauver les trésors..

Message Publié : Dimanche 4 Décembre 2005, 12:30
par Alex
<b>En Bulgarie, une course de vitesse pour sauver les trésors thraces</b>

SOFIA (AP) - Colliers, bagues et autres objets en or... En Bulgarie, les trésors des Thraces, une des civilisations les moins connues de l'Antiquité, sont menacés par les pilleurs de tombe. Les archéologues sont engagés dans une course contre la montre pour sauver le maximum de ces vestiges.

Martin Hristov a découvert en août 15.000 objets en or dans des tombes thraces situées dans un champ du village de Dubene, à 150 km à l'est de Sofia. Après l'annonce de la nouvelle dans les médias, il n'a pas tardé à s'apercevoir que le site avait reçu la visite de voleurs. "Mais nous avions déjà tout enlevé", précise l'archéologue.

Reste qu'un peu partout en Bulgarie, des pilleurs de tombe détruisent des témoignages importants de l'histoire des Thraces, peuple nomade indo-européen de l'Antiquité, qui faute de posséder un langage écrit n'a laissé à la postérité aucun document. "Le pillage est un gros problème car il dévaste beaucoup de sites et nuit au travail de la science et des archéologues", souligne M. Hristov.

Mentionnés pour la première fois dans l'"Iliade" d'Homère, qui les présente comme des alliés des Troyens, les Thraces se sont installés dans le centre des Balkans il y a environ 5.000 ans. Ils sont tombés sous la domination de Rome au premier siècle avant d'être assimilés au VIe siècle par les peuples slaves qui ont envahi la région.

Redoutables guerriers et éleveurs de chevaux, les Thraces étaient aussi des orfèvres de talent. D'où les objets précieux retrouvés dans de nombreuses tombes datant de cette époque. Un trésor qui suscite bien des convoitises.

Sur un nombre estimé de 60.000 tombes, on pense qu'un quart ont été pillées, à en juger par le nombre d'objets retrouvés sur le marché noir et dans des collections privées, explique Bojidar Dimitrov, directeur du Musée national d'histoire.

Le pillage est devenu un tel problème que certains experts n'hésitent pas à employer des méthodes de fouilles expéditives et peu orthodoxes pour prendre les voleurs de vitesse.

Devenu une célébrité en Bulgarie depuis la découverte l'an dernier d'un masque en or thrace de 2.400 ans, l'archéologue Georgi Kitov s'est vu reprocher d'utiliser des engins lourds de terrassement sur des sites antiques. Certains soulignent que ces méthodes risquent d'endommager des vestiges, mais d'autres estiment qu'il n'a pas vraiment le choix.

"Ses méthodes de fouille sont un peu inhabituelles", reconnaît Mark Stefanovich, un archéologue américain qui travaille en Bulgarie. "Mais vous pourriez passer quatre ans sur un seul site et pendant ce temps, 200 autres pourraient être pillés. Dans ces conditions, il faut faire des compromis."

Petar Delev, historien de l'université de Sofia, souligne que les fouilles de Georgi Kitov ont permis de retrouver une moisson d'objets qui aideront à mieux comprendre la civilisation des Thraces. "Ses découvertes sont les plus importantes de la décennie", ajoute-t-il.

Les sites antiques sont la propriété de l'Etat en Bulgarie, qui contrairement à d'autres pays ne possède pas d'unité de police spéciale pour les protéger. Jusqu'à cette année, la peine la plus lourde encourue par les pilleurs de tombe était de six mois de prison. Désormais ils risquent jusqu'à sept ans d'incarcération. Mais les condamnations sont rares, souligne M. Dimitrov. AP

lma/v295/nc

source, Yahoo News, AP : http://fr.news.yahoo.com/02122005/5/en- ... esors.html